A l’hôtel Saint-Christophe, digne représentant architectural de ces grandes villas bauloises du début du 20e siècle (le lieu date de 1913), on peut bien évidemment dormir mais aussi déguster la cuisine du jeune chef Nathan Gourhand. Pas d’effet de manche ni de circonvolutions alambiquées, le chef revendique une cuisine qui va droit au but, celui de ne pas manger atone.
Sans ambages. Après une promenade sur le front de mer baulois, à quelques pas de l’hôtel, une accorte entrée, boeuf et thon en tartare iodé et radis blue meat, à la fraîcheur bienvenue, réussit le mix entre viande et poisson, le radis blue meat apporte son émoustillant croquant. En association qui fait mouche, noix de Saint-Jacques et boudin noir d’Auvergne de la charcuterie Laborit, avec butternut, risetti, et sauce au Noilly Prat, lorgnent vers le meilleur. Les plantureuses et fondantes noix de Saint-Jacques, le risetti (moitié pâte, moitié riz) au grain parfait de cuisson, le butternut en caresse d’onctuosité, et, lové au fond de l’assiette, le boudin à l’élégance canaille, se livrent sans ambages, pour le plus grand bonheur des papilles.
Le plaisir de cuisiner. A suivre un suprême de pintade de la ferme de la Maisonneuve, queue de boeuf, crème de maïs et jus de rôti, aux parfums d’automne, la chair du volatile à la texture fondante, la queue de boeuf, peau croustillante et l’intérieur presque confit, des champignons aux arômes de sous-bois, crème de maïs cajoleuse, en autant de saveurs balancées mine de rien, affirmant le brio de Nathan Gourhand, dans le plaisir de cuisiner. En dessert, dôme figues et biscuit madeleine au miel, finissent le repas en salves délicieuses. A juste titre, le chef a obtenu 13/20 et 2 toques au guide Gault&Millau…
La Table du Saint-Christophe. 1 rue des Alcyons. 44500 La Baule. Tel 02 40 62 40 00.
Texte et photos Luc Sellier/Gastronomica